Art Madder, la basquiat marocaine

par | 24 Sep 2024 | Artistes | 0 commentaires

Art Madder aka Salwa est une artiste pluridisciplinaire. Elle a une marque de vêtement baptisé Maison Beige mais ici nous la retrouvons pour nous parler de sa passion libératrice pour la peinture. Elle nous a fait l’honneur de peindre une toile pour le restaurant. Je l’ai interviewé pour en savoir sur elle, son art, ses inspirations et sa technique.

Adrien : Hello Salwa, est-ce que tu peux te présenter ?

Salwa : Salut, je m’appelle Salwa, j’aime les couleurs, les girafes, le beau mais aussi le moche.

J’aime bien me définir comme une artiste multidisciplinaire, j’aime créer de mes propres mains, que ce soit sur une toile de coton ou sur un papier, j’aime la cuisine, la musique, l’adrénaline de la vitesse mais aussi le calme d’une plage au coucher du soleil.

Adrien : Comment as-tu commencé la peinture ?

Salwa : J’ai commencé la peinture avec un cours où le prof m’a trouvé tellement nulle qu’il m’a dit de jeter ma toile à la poubelle à la fin du cours.

Je l’ai cru, j’ai arrêté de peindre pendant quelques années après ce commentaire, et un jour j’ai repris avec des poska, je me suis sentie limitée alors j’ai pris une toile, puis j’ai pris des acryliques et j’étais lancée

Adrien : Comment tu définis ton style ? Salwa : Je n ai pas de technique dans ma peinture c’est à la fois mon handicap mais aussi ma force, car j’aime cette liberté que l’art naïf me procure, je n’obéis à aucune règle, aucun dictat, je peins avec mes mains sans pinceaux, je mélanges les médiums. Quand je commence une toile, je suis au même niveau d’information que quelqu’un qui me regarde faire: je ne sais pas ce que je vais dessiner, et c’est pour moi tout le plaisir de la peinture: cette liberté de ne pas savoir où je vais mais de savoir que je savoure le process Donc pour résumer je dirais que c’est de l’art naïf très libre Il est en constante évolution, il n’est pas encore au stade adulte et il n’y sera peut être jamais, parce que c’est sûrement l’enfant en moi qui fait ces dessins
Adrien : Quelle technique utilise tu ? Salwa : J’utilise principalement de l’acrylique sur toile de coton, avec des poska/ pastels
Adrien : Est ce que tu peux expliquer la signification des photos exposées Salwa : Je n’aime pas interpréter mes propres tableaux, j’aime laisser les gens les interpréter, chacun avec son référentiel et ses sentiments, ça donne plusieurs vies à un dessin qui de base est inanimé Mais si je devais vraiment me prêter au jeu et interpréter: c’est une âme qui essaie de sortir la tête de l’eau, qui essaie de prendre une forme physique, qui souffre pour cela, pour s’imposer et dont la parole est sans doute étouffée. (Sorry ce n’est pas très gai) Beaucoup de gens l’ont interprété comme étant un boujloud, c’était à l’époque de l’aid au Maroc, donc forcément le référentiel des gens était celui du happening religieux et culturel de ce moment. Prix : 8000€
Adrien : Quel est ta street food préféré ? Salwa : Ma street food préférée c’est « thon et hrour », c’est un sandwich au thon et harissa dans une baguette croustillante. J’aime bien en prendre à chaque fois que je vais chez mes fournisseurs de tissus, à la fin du sourcing c’est ma récompense, je vais chez un monsieur qui fait ça à l’arrière de sa voiture dans son coffre, et j’observe comment il assemble les ingrédients qu’il a soigneusement disposé. Le thon, les oignons frais puis le pain encore chaud de la boulangerie du coin. Un vrai régal ☺️

Découvrez plus de peinture de Salwa directement sur son compte instagram @art.madder