Djorug, artiste sur tapis

par | 28 Août 2024 | Uncategorized | 0 commentaires

Djorug est un artiste que vous pouvez retrouver dans le restaurant Machi Mouchkil à Tamraght. Il a créé un magnifique tapis (rug) d’ l’une des illustration de la marque. Je l’ai rencontré après que Farouk de la marque Atelier Rouge m’ai parlé de lui. D’autre part, il est aussi ami avec Ernesto, le tatoueur / graffiti artiste derrière la première illustration poisson de Machi Mouchkil. Taghazout Small Community.

Je l’ai interviewé pour en savoir sur lui, son art, ses inspirations et sa technique.

Adrien : Hello Jamel, est-ce que tu peux te présenter ?

Jamel : Je m’appelle Jamel, j’ai 28 ans et je viens d’Agadir. J’ai fait différentes choses dans ma vie, de la restauration, de la coiffure, du commerce dans les souks. Ce sont mes expériences professionnelles et j’adore apprendre mais j’ai toujours eu un sens de l’esthétique et une créativité.

Adrien : Comment as-tu commencé à créer des tapis ?

Jamel : Je voulais faire quelque chose de créatif, qui me permette de manipuler des matériaux. J’ai découvert la création de tapis sur Instagram en 2021.

Je voulais exprimer mes expériences, dessiner mes sentiments, ma personnalité, défendre mes idées. Il y a des choses à changer dans la société, comme être accepté par les gens.

Faire des tapis à la main, c’est beaucoup d’efforts et ça prend beaucoup de temps. Ce n’est pas comme la peinture ; avec la peinture, je pourrais peut-être faire 5 tableaux par jour, mais ce n’est pas un tapis. Quand tu vois un tapis, tu sais qu’il y a beaucoup de travail derrière.

Et puis, tu as ton propre produit, c’est toi qui le fais et qui le vends.

Depuis, j’ai réalisé 20 tapis.

Adrien : Quelles sont tes inspirations ?

Jamel : Dans la culture Amazigh et Arabe, il y a le tissage, mais cette culture existe aussi en Asie, notamment au Tibet.

J’ai un livre sur les tapis tibétains. Ils ont leurs symboles et leur culture. Moi aussi, j’ai les symboles de la culture amazigh, le tifinagh et tout. J’aime bien mélanger les deux cultures.

Les tapis que je fais proviennent aussi de mon expérience, de ma vie depuis mon enfance jusqu’à maintenant. Il y a des sentiments et des expériences personnelles dedans.

Adrien : Comment as-tu appris ?

Jamel : Je n’ai pas suivi de formation, j’ai tout appris en autodidacte. Les gens font ça avec des pistolets, mais pas moi. Je fais tout à la main.
Je travaille toujours avec du fil de lin. Je fais aussi du crochet, mais avec le crochet, il y a plein de possibilités.
Avec le tapis, tu as juste l’aiguille, le fil et tes idées.

Adrien : Ça prend combien de temps de faire un tapis ?

Jamel : Pour le tapis du restaurant, j’ai mis 6 jours.
Normalement, je ne prends jamais de commandes. La tienne, c’est la première. Si quelqu’un veut passer commande, il doit venir me voir, pas juste sur Instagram. Il doit ressentir mon énergie, et je dois ressentir la sienne.

Adrien : Qu’est-ce que je peux te souhaiter pour la suite ?

Jamel : Je dois sortir toutes les idées que j’ai dans la tête et je vais voir ce que le futur me réserve. Il faut juste faire les choses. Et j’ai le sentiment que de bonnes choses vont venir à moi.

Découvrez plus de créations de Jamel directement sur son compte instagram @djorug33.