Rawroccan, raw street photography from Morocco
Adrien : Hello Karim, est-ce que tu peux te présenter ?
Karim : Karim, d’Agadir, un être humain qui aime créer et illustrer l’authenticité et la beauté du VRAI MAROC.
Adrien : Comment as-tu commencé la photo ?
Karim : Mon père – Allah y rahmo – avait l’habitude d’acheter beaucoup d’appareils photo jetables Fujifilm Quick Snap. Quand il dormait, je les prenais et commençais à prendre des photos de choses au hasard. (Il ne faisait jamais attention au nombre de photos restantes, il les utilisait seulement pour les réunions de famille et ses amis).
Jusqu’au jour où il s’est rendu compte, en développant les films. La première fois que j’ai commencé à vendre mes photos, c’était vers 2007. Je jouais à la pétanque avec mon père, et je voyageais avec lui pour les tournois de pétanque le week-end, où je photographiais les autres joueurs.
Avec l’appareil Fujifilm Quick Snap, j’imprimais les photos et je les revendais aux autres joueurs de pétanque le week-end suivant. Je les vendais à 1€.
Karim : Brut et réel, comme un enfant qui capture tout ce qu’il trouve et remarque autour de lui.
Adrien : Quelle technique utilise tu ?
Karim : Toutes les photos sont prises uniquement avec un téléphone, et la plupart ne sont pas retouchées. Je les ressens comme je les vois, je les capture comme vous les voyez et les ressentez. BRUT ET RÉEL.
Dans mes photos, je me concentre souvent sur les hommes et leurs luttes quotidiennes dont ils ne parlent pas (le fait de subvenir aux besoins, le stress, la protection, la santé mentale).
PS : Si vous achetez mon art, gardez à l’esprit que vous serez le seul à le posséder, c’est une œuvre unique.
Adrien : Est ce que tu peux expliquer la signification des photos exposées
Karim :
- Moul Zitoun (l’homme aux olives) : Je mangeais un sandwich de Maakouda dans la vieille médina de Fès, et juste en face du stand de maakouda, le visage de Moul Zitoun et sa manière paisible et zen de traiter ses clients ont attiré l’objectif de mon téléphone. Prix : 50€
- Maître artisan en cuivre (Maalem) : Le plus ancien maître artisan de la vieille médina de Fès. Il était à la place Seffarine depuis l’âge de 8 ans, commençant par collecter et livrer de grandes pièces en cuivre. J’aime la façon dont il prend toujours le temps d’expliquer aux touristes, en leur montrant comment il travaille avec passion et amour. Prix : 65€
- L’homme aux œufs (I love this man) : C’est un homme de mon quartier avec qui j’ai grandi. Je le vois chaque jour avec gentillesse, il est toujours dans son monde, reconnaissant d’être en vie, et il ne manque jamais de m’offrir de belles prières. Dans cette photo, on peut voir que sa peau s’harmonise avec son environnement. Prix : 45€
Adrien : Quel est ta street food préféré ?
Karim : Difficile de choisir… Je reviens à mon enfance. Depuis 2000, ce vendeur est toujours là avec le même goût, la même sauce, la même ambiance.
C’était des boulettes de sardines frites dans un grand bain d’huile, avec des oignons, tomates, coriandre et persil, et une sauce piquante maison qu’il préparait. On l’appelle Hassan Boutkorin (Boutkorin signifie « l’homme aux boulettes » en Tamazight).
Découvrez plus de photos de Karim directement sur son compte instagram @rawroccan